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Kévin LAROCHE

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Vous trouverez dans cette rubrique la réponse à toute vos questions sur l'EMDR :

LA DÉFINITION DE L’EMDR :

Pensée par la psychologue Californienne Francine SHAPIRO, the Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) ou intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires en français,  est une thérapie visant le retraitement de l’information encodée par notre cerveau face à des évènements psychologiquement  traumatiques, en cherchant à diminuer la charge émotionnelle rattachée par l’utilisation de stimulations bilatérales alternées visuelles (SBA/V).


A la lumière des dernières recherches dans le domaine, cette technique ne se cantonne plus à la simple utilisation du sens visuel (SBA/V). En effet, les stimulations bilatérales peuvent également être utilisé en kinesthésique (SBA/K) ainsi qu’en auditif (SBA/A).

 

Cette thérapie est ainsi reconnue par l’OMS depuis 2013  pour le traitement des états ou troubles de stress post-traumatique (ESPT/TSPT) et les troubles psychotraumatiques chez l’enfant et l’adulte (dépressions, phobies, troubles alimentaires, etc.).
En France, l’INSERM (2004) et l’HAS (2007) ont également franchi le pas de la recommandation de l’EMDR pour traiter ce type de traumatisme.

 

A l’orée de nos connaissances :


1 séance d’EMDR conduite 6 heures après la prise en charge par des services de secours diminue le risque d’ESPT de 75%, en sachant que 20% des 10 millions de personnes amenées aux urgences chaque année en France souffrent ensuite d’un syndrome post-commotionnel (SPC).  Emmanuel LAGARDE, directeur de recherche à l’INSERM de Bordeaux, 2018).


80% des patients souffrant d’ESPT simples sont débarrassés des symptômes après le suivi d’une thérapie en EMDR de 1 à 8 séances de 90 minutes et les effets semblent toujours actif 35 mois après. Stéphanie KHALFA, chercheuse au CNRS à l’INT de Marseille.


1/3 de la population générale sera exposée à un évènement traumatogène au cours de la vie, dont 24% risqueront de développer un ESPT ou des TSPT, soit une prévalence de 7 à 10% (KESSLER et al., 1995).


En France, la prévalence serait de 4% chez les femmes et 8% chez les hommes en raison d’une demande d’aide plus aisée socialement chez les femmes (ALONSO et al., 2004).


1/3 des patients suivit pour un ESPT ou des TSPT sont guérit en 3 mois, mais la durée moyenne est de 3 ans, et ¼ des cas persiste au-delà de 5 ans (KESSLER et al., 1995).

LE TRAUMA ET SON TRAUMATISME :

Pour pouvoir débuter dans la compréhension fine de l’EMDR, il faut identifier la différence entre 2 termes très importants certes proches d’un point de vue sémantique mais très différents d’un point de vue conceptuel. Il s’agit là d’identifier la différence entre un trauma et un traumatisme, le trauma étant l'événement traumatique, alors que le traumatisme est la conséquence du trauma.

 

Selon le DSM-5 : le traumatisme psychique est un trouble présenté par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé son intégrité physique et psychique ou celle d'autres personnes présentes, ayant ainsi provoqué une peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur (American Association APA, 2013). 

 

Pour le DSM-5, les critères diagnostiques sont :


Critère A : Exposition à la mort, à des blessures graves, ou à des violences sexuelles. Ce sont des expositions effectives ou potentielles, de façon directe ou indirecte.

Critère B : Présence d’éléments d’intrusion récurrents involontaires et envahissants, des souvenirs, des rêves pénibles ou des flashbacks en lien avec l’évènement.

Critère C : Mécanismes d’évitement des pensées et/ou de rappels de l’évènement.

Critère D : Altérations négatives des cognitions et de l'humeur associées à l'événement traumatique.

Critère E : Réactivité associée à l’évènement, dont l’hypervigilance, l’irritabilité, les troubles neurovégétatifs ainsi que les troubles du sommeil.

Critère F : Durée des troubles supérieure à un mois.

Critère G : Altération du fonctionnement socioprofessionnel.

 

Pour l’OMS (2013), les critères diagnostiques sont organisés en une triade clinique :
Les symptômes de reviviscence.
Les symptômes d’évitement.
Les symptômes d’hyperactivité.

 

Avant de parler d’ESPT ou de TSPT (PTSD en anglais) il faut prendre en compte le temps écoulé entre l’évènement traumatogène et l’apparition des symptômes :
Stress immédiat adapté ou dépassé : Dans les 48H.
Etat de stress post-immédiat : Entre le 2e et le 3e jour.
ESPT ou TSPT : Après un mois d’évolution des symptômes, ou de manière différée si les symptômes apparaissent au moins 6 mois après l’exposition par décompensation tardive ou par réactivation d’un ESPT ou de TSPT après une période sans symptômes.

 

Pour les théoriciens analytiques : Ces symptômes surviennent quand le traumatisme dépasse les capacités adaptatives du sujet et les fonctions du moi.

 

Pour la théorie cognitiviste et comportementale : Les pensées et les comportements d’un patient dépendent de ses expériences antérieures. Cependant, un traumatisme psychique ne ferait appel à rien de ce que le patient connait déjà. L’ESPT ou les TSPT surviendraient alors si les informations émotionnelles dépassent les capacités d’assimilation cognitive du patient. 

 

C’est entre autre sur ces deux approches que Francine SHAPIRO à conceptualisé le traitement adaptatif de l’information (TAI) et son caractère dysfonctionnel dans le cadre traumatique. Ce terme sera développé plus largement ci-après.

 

A ce stade, il apparaît indispensable  de conceptualiser de manière générale le fonctionnement d’un cerveau exposé à un trauma afin de rester dans une démarche scientifique et non empirique. Le but n’est pas d’établir de manière exhaustive les mécanismes cérébraux (ce ne serait de toute façon pas possible) mais bien de dégrossir les grandes lignes pour commencer à entrevoir les actions scientifiquement prouvées de l’EMDR.

L’ORGANISATION CEREBRALE :

Avant toute chose, les lignes qui vont suivre ne se veulent pas être une énième vision farfelue d’un ayatollah autoproclamé qui depuis sont ordinateur prétend mieux savoir que les neuroscientifiques eux-mêmes. Non, il s’agit d’une approche simple permettant de mieux appréhender l’EMDR.
Prenons pour exemple le dualisme entre localisation et distribution des fonctionnements cérébrales. Ce concept pourtant  essentiel fait encore débat chez les spécialistes, et pour autant, beaucoup de faits sont établies sur une vision localisationniste.


Cela illustre  parfaitement le travail qu’il reste à faire pour tendre vers une réelle compréhension du cerveau. En effet, le cerveau est à la médecine ce que les profondeurs des océans sont aux géologues. L’humilité d’un praticien doit donc avant tout être mère de sagesse.

C’est pourquoi, certaines explications écrites ci-dessous pourraient-être invalidées par la suite sous l’effet des avancées scientifiques.


Par ailleurs, je m’attacherais également à ne pas tomber dans l’écueil de l’utilisation démesurée des termes à la mode de type « neuro » ou « quantique » etc. qui sont aujourd’hui utilisés dans tous les sens pour susciter l’intérêt et le profit. En effet, nous sommes entrés dans l’air de l’ultracrépitarianisme ou la liberté individuelle consiste à porter un jugement sur tout en partant d’un point de vue autocentriste.

 

Alors commençons. Toute cellule biologique à pour seul et unique but de s’adapter à son environnement afin d’assurer sa survie (résistance, défense, renouvellement, multiplication, reproduction, etc.). Le monde végétal est l’essence même de ce fonctionnement. Or, ce qui nous différentie du monde végétal, c’est le mouvement. 

 

La présence du  cerveau chez les animaux serait par déduction l’évolution naturelle nécessaire à la production de mouvements. Le cerveau semble donc être l’organe de l’action, et comme toute structure biologique, il doit lui-aussi en permanence s’adapter à son environnement.
Ce dernier à donc pour seul but d’interagir avec son environnement afin de mieux agir, mais également afin d’assurer sa survie et ce, avec le moins de dépense énergétique possible pour ne pas saturer. Sa raison est son homéostasie.

 

A ce titre, le cerveau fonctionne par association. Le but est donc de pouvoir traiter de très grandes quantités de perceptions sans pour autant être limité dans sa vitesse de réaction et d’action. Il va donc naturellement mettre en réseau des structures chargées de différentes fonctions mais totalement interdépendantes les unes d’autres. C’est pourquoi il est parfois contre productif de vouloir définir des structures cérébrales en fonction de leurs rôles propres ou de leurs délimitations anatomiques. On retrouve ici le fameux dualisme cité ci-dessus.

 

Ce dernier élément est un concept clé dans la compréhension du fonctionnement du cerveau et se veut être l’un des postulats de base dans la réussite de certaines thérapies cognitives. En effet, lorsque l’on traite un traumatisme en EMDR, pour le cerveau c’est l’ensemble du mécanisme d’extinction de l’alerte qui est traité. L’ensemble des structures impactées agissent les unes sur les autres afin que le cerveau retrouve son homéostasie d’origine.

 

Le cerveau est  donc organisé en colonnes de neurones, réparties sur 360 cartes corticales (2023), elles-mêmes maillées entre-elles par des structures spécifiques et des réseaux denses. C’est la théorie neuronale de la cognition.

LES STRUCTURES CEREBRALES IMPLIQUEES EN EMDR :

Plus nous plongeons en profondeur dans l’anatomie du cerveau, plus nous nous rapprochons du fonctionnement autonome (le SNA et ses curseurs sympathiques et parasympathiques).
Cette localisation est souvent appelée  cerveau archaïque ou reptilien. En réalité, cette décomposition en trois cerveaux distincts est actuellement largement remise en question. Il faut donc plus voir le cerveau comme un continuum de structures imbriquées les unes dans les autres que comme des étages francs issus de l’évolution Darwinienne.
Ici nous conserveront tout de même ses trois étages comme support pédagogique.
Il s'agit donc ici, de l’étage de la survie et de l’homéostasie corporelle ainsi que  le siège de notre inconscient.
Dans cette description sommaire nous nous arrêterons sur :


L’hypothalamus (Principal lien entre le système nerveux et le système hormonal endocrinien par le biais de l’hypophyse, il permet l’expression physique des émotions et la régulation des grandes fonctions corporelles comportementales comme la reproduction, la thermorégulation, le rythme circadien et la faim).

L’hypophyse (antéhypophyse et la neurohypophyse).

Les corps mamillaires (Interface entre l’hippocampe et l’hypothalamus, ils jouent un rôle dans la mémoire épisodique et l’intégration des informations récentes).

 

Plus nous nous écartons et plus nous rentrons dans la cognition et dans le système associatif appelé néocortex ou néo-mammalien. 
C’est là le siège de notre conscient.
Dans cette description sommaire nous nous arrêterons sur :


Le cortex préfrontal.
Le cortex entorhinal.
Le précuneus.

 

Entre ces deux régions se situe le système limbique dit parfois paléo-mammalien. C’est le siège de nos émotions et de la mémoire, mais il s’agit également du carrefour entre les  routes de nos processus internes,  ou le thalamus joue le rôle de chef d’orchestre. La conceptualisation du thalamus en tant que HUB sensoriel est par ailleurs, l’une des principales explications physiologiques de l’action de l’hypnothérapie sur la douleur et les autres perceptions kinesthésiques.
Cet étage est également celui des interactions entre le conscient et l’inconscient.
Le système limbique est donc l’ensemble des structures profondes de l’encéphale, impliquées dans le contrôle des comportements, des émotions, de la motivation ainsi que de la mémoire d’un individu.
Il ne faut donc pas voir ses trois étages comme bien distinct, mais bien comme une intrication complexe. En effet le système limbique est lui-même constitué de cortex et de noyaux gris centraux prouvant sont chevauchement géographique, il s’agit bien d’une interface anatomo-fonctionnelle composée de structures corticales et sous-corticales, abondamment reliées entre elles.
Dans cette description sommaire nous nous arrêterons sur : 


Les noyaux amygdaliens (ils interviennent principalement dans les mécanismes de la peur, préservation, fuite, et par ses projections sur le cortex entorhinal et l’hippocampe, ils jouent un rôle important dans l’apprentissage, la mémorisation et la gestion des émotions.).

Le septum (Il intervient principalement dans les mécanismes de la procréation).

Les noyaux accubens (ils interviennent principalement dans les mécanismes de la récompense et des addictions par le système méso-cortico-limbique et la régulation dopamine/sérotonine. C’est l’interface entre motivation et action. Il assure le lien avec les noyaux gris centraux et aide à la planification du mouvement et du raisonnement.).

L’aire tegmentale ventrale (elle intervient principalement dans les mécanismes du désir).

L’hippocampe (elle intervient principalement dans les mécanismes de la mémoire).

Le gyrus cingulaire (il intervient principalement dans les mécanismes de l’expression des émotions, dans l’encodage des souvenirs du circuit de PAPEZ) : CCA (« antérieur » = états affectifs) + CCM (« moyen » = choix des réponses) + CCP (« postérieur » = fonction mémorielle) + CCR (« rétrospinal » = traitement des informations visuo-spatiales).

Les noyaux thalamiques (Ils interviennent principalement dans les mécanismes de relai et d’intégration de l’ensemble des informations sensorielles – Gare de tri – HUB sensoriel – Récepteur et effecteur sensoriel cortex-cervelet-noyaux gris centraux, il régule également l’attention, la vigilance, la douleur et le sommeil).

Les striatum (striés à la coupe, ils sont formés par les noyaux caudés et les putamen qui sont les parties externes des noyaux lenticulaires. Ils sont impliqués dans les mouvements volontaires).

LE FONCTIONNEMENT CEREBRAL EN MODE NOMINAL :

1 - Si une perception sensorielle acceptable arrive au niveau du thalamus, ce dernier joue alors son rôle de répartiteur, tantôt vers le néocortex (cortex préfrontale, cortex cingulaire antérieur,  précuneus, etc.), pour produire une cognition, tantôt vers l’amygdale pour réagir physiquement à la perception.

 

LA VOIE THALAMO-AMYGDALIENNE :
2 - Au niveau de l’amygdale, celle-ci joue en premier lieu, un rôle de système d’alarme. C’est un mode automatique pour déclencher les réflexes physiques d’urgence. En effet, elle permet d’activer le complexe hypothalamo- hypophysaire et ainsi déclencher la sécrétion de cortisol et d’adrénaline. Il s’agit ici de ce qui est appelé la voie rapide – Voie thalamo-amygdalienne.

 

LA VOIE THALAMO-CORTICO-AMYGDALIENNE :
3 - Au niveau du néocortex est réalisé le  travail conscient d’association, de cognition, mais également de modulation et d’atténuation de la réponse amygdalienne. L’information peut ainsi être classée comme un souvenir classique, explicite et conscient par encodage dans l’hippocampe. La perception sensorielle traitée redescend donc à  l’amygdale de part le néocortex, mais également de part l’hippocampe. Il s’agit ici de ce qui est appelé la voie lente – Voie thalamo-cortico-amygdalienne.

 

4 - Ensuite, l’amygdale reçoit la perception sensorielle modulée par la cognition (Concept, objet, etc.) ainsi que le retour de mémoire de l’hippocampe afin de contextualiser la perception sensorielle.  Il est important de comprendre qu’à cet étage, le travail du cerveau se fait de manière inconsciente. Soit l’apport d’information est de l’ordre du plaisir et l’amygdale donnera l’envie de reproduire cette expérience, soit l’apport est de l’ordre de la peur (angoisse, etc.), et l’amygdale enverra aux structures profondes autonomes le besoin d’évitement, l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artériel, etc. en résumer « la peur ».

LE FONCTIONNEMENT CEREBRAL EN MODE SAUVEGARDE :

5 - Lorsque la perception est trop violente, incompréhensible, etc. bref en cas de trauma. Le thalamus se déconnecte et n'envoie plus d’informations au néocortex. Cette coupure permettrait de ne pas souffrir de manière démesurée voire létale par état de choc.
De plus, la voie thalamo-cortico-amygdalienne serait trop lente pour réagir en cas de danger immédiat. L’intégralité de l’information est donc automatiquement transférée vers l’amygdale sans aiguillage. 


Il est important de noter que pendant le sommeil, le thalamus réalise la même opération de déconnexion du conscient, notamment pendant la phase de sommeil paradoxal, qui est la phase ou l’on rêve le plus et ou les souvenirs de la journée semblent être retraité. Les raisons parfois incompréhensibles de la perte de sommeil peuvent trouver leurs réponses dans ce fonctionnement, on évite inconsciemment le sommeil pour ne pas avoir le risque d’être confronté au traumatisme psychique.

 

6 - Au niveau physiologique, le traumatisme psychique va dans le temps engendrer des modifications dans les structures cérébrales. C’est d’ailleurs ce qui permet de faire le lien direct avec la définition temporelle d’un ESPT ou des TSPT du DSM-5 ou de l’OMS.

 

7 - En premier lieu, l’atrophie hippocampique. Elle serait une conséquence des concentrations excessives de glucocorticoïdes (cortisol) relarguées lors du stress. Ces derniers auraient un effet neurotoxique sur les neurones hippocampique (MC EWEN, 2007). En effet, la présence permanente du souvenir traumatique entraine un stress permanent, et donc une sécrétion de cortisol permanent.

 

8 - En second lieu, le volume du cortex préfrontal et du cortex cingulaire antérieur médian réduit. La conséquence du stress chronique lié à l’évènement traumatique (KASAI et al., 2008FELMINGHAM et al., 2009 ; PITMAN et al., 2012). Certaines communications étant désactivées entre les thalamus et le télencéphale lors d’un traumatisme psychique ou supprimées dans le temps par inactivation prolongée, il est compréhensible de pouvoir observer une atrophie dans ces zones.

 

9 - En troisième lieu, l’hypoactivité de l’hippocampe, du cortex préfrontal ainsi que du cortex cingulaire antérieur est observée (DEGEILH et al., 2013). La voie thalamo-cortico-amygdalienne passant par l’hippocampe étant réduite dans son fonctionnement post-traumatique, il est là encore compréhensible d’y voir une hypoactivité. De plus l’atrophie des structures concernées peut également expliquer la diminution de l’activité par plus faible densité de connexions neuronales. La mémoire contextuelle stockée dans l’hippocampe est donc diminuée et fragmentée.

 

10 - En dernier lieu, l’hyperactivité sans altération de l’amygdale est également observée (ETKIN & WAGNER, 2007 ; PITMAN et al., 2012). En effet, étant l’aiguillage privilégié du thalamus, elle traite en permanence un plus grand nombre d’information via la voie thalamo-amygdalienne par inactivation de la voie thalamo-cortico-amygdalienne.

 

11 - Dans son fonctionnement post-traumatique, l’amygdale envoie dans l’encodeur de la mémoire qu’est l’hippocampe les informations recueillies sur le danger afin de s’en servir par la suite pour reconnaître et mieux traiter ce genre de perception sensorielle. Cependant, cela peut aboutir au stockage d’un traumatisme. Le fait qu’il n'ait pas été traité par la voie thalamo-cortico-amygdalienne peut le rendre incompréhensible voir inconnu. Or, lors d’un processus dit normal (étape 1 à 3), l’apport d’informations de l’hippocampe peut provoquer une réaction inadaptée ou des comportements changeants  (Ex : réflexe archaïque, stratégie d’évitement, intention positive de sauvegarde, etc.) sans forcément en comprendre l’origine. L’hyperactivation de l’amygdale explique que tout stimulus en lien avec le souvenir traumatique entraine une réactivité émotionnelle très intense (CLASTOT & NAVARE, 2013).

 

12 - De plus, l’hyperactivité et donc l’hypersécrétion de cortisol et de catécholamines (adrénaline et noradrénaline) devient toxique pour l’organisme. Cependant, afin d’être protégé des risques cardio-vasculaires induis par la surproduction de cortisol et de catécholamines, l’organisme sécrète des endorphines antagonistes des récepteurs N-Méthyl-D-Aspartate (NMDA) du système glutaminergique sont libérés. Cela provoque une réelle anesthésie psychique pouvant expliquer une grande partie de la symptomatologie des ESPT.